LANGUE : c’est l’ensemble des unités du langage parlé ou écrit propre à une communauté. C’est un système de signes vocaux ou graphiques propres à une communauté d’individus qui l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux. Cette définition s’applique à n’importe quelle langue dans le monde.
Elle peut s’associer à l’idée de nation, dont cette langue est le parler officiel. Mais les évolutions politiques amènent des décalages entre l’aire d’emploi d’une langue et les frontières de l’Etat qui lui a donné son nom. Par exemple, la France a donné son nom au Français mais la Francophonie est bien plus étendue. Cela a été entraîné par des décalages dus à la colonisation notamment. Même cas pas exemple pour le Portugais, ou encore pour le cas flagrant de l’Anglais.
La langue est un facteur d’unité dans une société, mais aussi de diversité car chacune parle sa langue nationale, maternelle, à sa façon (accents, argots, néologismes, etc.). « Une langue est un instrument de communication original et plein de contradictions, à la fois divers puisque chacun le fait fonctionner selon ses besoins et nécessairement unique pour que chacun puisse comprendre l’autre » (H. Walter).
PATOIS : ce mot apparu vers 1885 est un dérivé de « patte », et a reçu le suffixe que l’on trouvait à l’époque dans « François », qui désignait le Français et qui se prononçait [françoué]. Puis « François » [françoué] est devenu « Français » et « patois » [patoué] est devenu « patois » [patoua]. On a choisi le mot « patte » car il exprimait à l’époque la grossièreté supposée des gens qui parlaient ce langage.
C’est un système linguistique essentiellement oral fonctionnant en un point déterminé ou dans une aire réduite généralement rurale et perçu par ses utilisateurs comme différent de la langue officielle et inférieur à elle. C’est un parler propre à une aire limitée à l’intérieur d’un dialecte.
C’est un mot péjoratif à son origine et qui est resté péjoratif, mais à un autre degré. C’est cependant un terme très pratique, et qui n’a pas de synonyme parfait. Si l’on ne veut pas utiliser le terme « patois », on peut utiliser le « parler », mais c’est un terme trop large. On pourrait utiliser le terme « vernaculaire », qui désigne bien le patois, mais qui est trop savant, trop compliqué pour être utilisé couramment.
Ce mot souffre donc de deux défauts : il a une étymologie dépréciative, et de plus parler un patois a longtemps été brimé, déprécié, voire même puni, et tout le monde a fini par croire que parler un patois était mauvais, même si tout cela n’était que des inepties. C’est pourquoi certains ne veulent jamais entendre ce mot pour désigner leur « parler ».
DIALECTE : on peut le situer entre le parler localisé d’un village et la langue propre à l’Etat. D’ailleurs, à l’origine, beaucoup de langues nationales étaient des dialectes.
C’est un ensemble de parlers qui rapprochent un certain nombre de traits linguistiques et dont le regroupement donne l’impression de parlers distincts par rapport aux parler voisins. Par exemple dans l’occitan on retrouve six familles dialectales, ou encore dans la langue d’Oïl une vingtaine de dialectes, etc.
C’est en quelque sorte la variété régionale d’une langue, un sous-ensemble d’une langue.
Il se différencie de la langue dont il n’a pas le statut culturel et social,e t du patois, car il correspond à un groupement de parlers locaux, et sa désignation ne comporte pas de nuance péjorative.
On entend parfois aussi le mot dialecte au sens de patois d’une grande ville.
Toutes ces notions sont donc bien difficiles à tourner. Mais pour résumer on pourrait dire qu’ils représentent trois niveaux : patois < dialecte < langue : la langue englobe les dialectes qui englobent les patois. Le dialecte correspond à la somme des ressemblants et le patois marque les différents.